Les actions sociales et culturelles du CSE

Toutapprendre • 25 avril 2022
Femme passant un entretien d'embauche

D’après l’article L2312-78, le Comité Social et Économique (CSE) assure le contrôle ainsi que la participation de la gestion de toutes les activités sociales et culturelles établies dans une entreprise. Peu importe le mode de financement, ses actions sont destinées aux salariés et leur famille ainsi qu’aux stagiaires.


Mais quelles sont ces actions ? Comment les instaurer au sein d’une entreprise ? On vous dit tout !

Qu’est-ce qu’une activité sociale et culturelle ?


Vous ne trouverez pas de définition « légale » d’une activité sociale et culturelle (ASC) dans le Code du travail. En effet, ce dernier ne la définit pas précisément. Toutefois, nous pouvons vous donner celle des juges concernant l’œuvre sociale :


« Activité non obligatoire légalement, exercée principalement au bénéfice du personnel de l’entreprise, sans discrimination, en vue d’améliorer les conditions collectives d’emploi, de travail et de vie du personnel au sein de l’entreprise. »


Cour de Cassation, chambre sociale, 13 novembre 1975, pourvoi n°73/14.848.


Pour résumer, une action sociale et culturelle a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de travail et d’emploi des salariés. Attention, les juges ne considèrent pas les actions syndicales comme une ASC. En effet, cette obligation est souvent interprétée sous différents angles, mais elle possède tout de même certaines limites.


Quel est le rôle du CSE concernant les actions sociales et culturelles ?


Le Comité Social et Économique remplace l’ancien Comité d’Entreprise (CE). Il a donc la charge de la gestion des actions sociales et culturelles au sein de l’entreprise.


Dorénavant, le Comité Social et Économique (CSE) est l’unique instance représentative du personnel habilité à administrer et organiser des actions sociales et culturelles (ASC) au profit de ses salariés. Le CSE régit lui-même toutes les ASC qui n’ont aucune personnalité juridique propre.


Les activités sociales et culturelles peuvent être gérées de quatre façons différentes dans une entreprise :


  1. Par des membres désignés du CSE ;
  2. Par une commission spéciale du CSE ;
  3. Par des organismes du CSE et désignés par ce dernier ;
  4. Ou directement par le CSE lui-même.


La gestion est relativement simple et tous les employeurs se doivent de respecter le monopole du CSE sur les ASC, quelles que soient les décisions du comité.


Comment instaurer ces actions sociales et culturelles dans une entreprise ?


L’instauration d’ASC au sein d’une entreprise va dépendre de certains facteurs, comme les moyens à disposition du CSE en question. Ces actions étant destinées aux salariés, il est judicieux de commencer par un sondage auprès de ces derniers. En effet, cela va permettre de connaître et déterminer les aspirations et préférences de chacun des employés et de pouvoir ainsi mettre en place des actions plus ciblées avec des avantages qui seront appréciés.



Budget et Financement pour les actions sociales et culturelles d’une entreprise


Le financement de ces activités est également un facteur à ne pas négliger. Pour cela, il est important de négocier des tarifs afin qu’ils soient avantageux. Il est donc nécessaire de se rapprocher des enseignes et professionnels concernés. De cette façon, vous allez pouvoir offrir un large choix aux salariés, avec des offres attractives ET accessibles à tous.


Sachez que le budget du Comité Social et Économique se distingue en deux parties : le budget de fonctionnement du CSE général et le budget dédié aux ASC (régi par l’article L.2312-81 du Code du travail).


Le CSE externalisé


Il est important de savoir qu’un grand nombre de RH et d’élus du Comité Social et Économique ont recours à un CSE externalisé pour gérer leur politique d’avantages. Surtout que cela représente de nombreux atouts pour les salariés d’entreprise.


Le fait d’avoir un Comité Social et Économique externalisé permet de :


  • Proposer un large catalogue d’offres aux salariés ;
  • Bénéficier de meilleures réductions ;
  • Avoir une logistique simplifiée ;
  • Avoir un service client intégré ;
  • Avoir un ROI facilement mesurable ;
  • Faciliter la communication ;
  • Faire rayonner sa marque employeur.


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Activités sociales et culturelles du CSE : comment bien gérer le budget et la mise en place des ASC ? 


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10 décembre 2025
Depuis le 24 octobre 2025, une règle centrale du fonctionnement des CSE a disparu : la limitation à trois mandats successifs . Cette modification n’est pas issue d’un texte consacré au dialogue social, mais d’une loi dont la vocation première est tout autre : la loi n°2025-989, appelée « loi Seniors » . Son objectif principal porte sur l’emploi des plus de 55 ans, mais le législateur y a intégré, presque discrètement, une mesure qui transforme la structure même de la représentation du personnel.
8 décembre 2025
Le rôle d’un comité social et économique (CSE) ne se limite pas à l’organisation d’activités sociales et culturelles. Les élus doivent aussi gérer des budgets, analyser des documents financiers et participer aux grandes orientations de l’entreprise. Face à ces responsabilités, l’accompagnement d’un expert-comptable devient souvent indispensable. Bien plus qu’un technicien des chiffres, il est un véritable partenaire stratégique qui aide les élus à exercer pleinement leur mandat.
3 décembre 2025
L’égalité salariale entre les femmes et les hommes n’est pas une nouveauté. En France, le principe « à travail égal, salaire égal » existe depuis 1972. Pourtant, malgré plus de cinquante ans de législation, les écarts de rémunération persistent. Selon Eurostat, l’écart moyen de salaire horaire entre les femmes et les hommes atteignait encore 12,7 % dans l’Union européenne en 2021 , et 15,8 % en France . Ces chiffres traduisent une stagnation préoccupante. Pour y remédier, l’Union européenne a adopté le 10 mai 2023 la directive (UE) 2023/970 relative à la transparence salariale. Ce texte impose de nouvelles obligations aux entreprises et renforce les droits des salariés ainsi que le rôle stratégique des CSE . 👉 Pour les élus, cette directive représente un nouvel outil puissant de négociation et de contrôle . Comprendre la directive européenne sur la transparence salariale Historique et adoption Depuis 1957, l’égalité de rémunération est inscrite dans les traités européens. Mais les écarts persistent. Une première recommandation en 2014 n’ayant pas suffi, la Commission a proposé une directive en 2021. Après deux ans de négociations, le texte a été adopté le 10 mai 2023 et publié le 17 mai 2023. Objectifs principaux Garantir l’égalité salariale pour un travail de valeur égale. Renforcer la transparence dès le recrutement. Faciliter les recours pour les salariés victimes d’écarts. Donner aux CSE de véritables leviers d’analyse et d’action. Calendrier et échéances clés Mai 2023 : adoption de la directive. 7 juin 2026 : date limite de transposition en droit français. 2027 : premières obligations pour les entreprises ≥ 250 salariés. 2031 : obligations étendues aux entreprises de 100 à 149 salariés. 📌 À retenir : les PME de moins de 100 salariés ne sont pas concernées par le reporting, mais restent soumises au principe « à travail égal, salaire égal » . Définitions essentielles à connaître Travail de même valeur : évalué selon les compétences, efforts, responsabilités et conditions de travail. Rémunération : salaire fixe, primes, bonus, avantages en nature, heures supplémentaires, contributions sociales. Charge de la preuve : en cas de litige, c’est désormais à l’employeur de prouver qu’il n’y a pas de discrimination. Les nouvelles obligations des employeurs 1. Transparence dès le recrutement Les offres d’emploi devront indiquer le salaire ou une fourchette claire. Interdiction de demander l’historique salarial d’un candidat. Les critères d’évolution devront être communiqués dès l’embauche. 💡 Exemple concret : un employeur ne pourra plus écrire « salaire à négocier selon profil » . Il devra préciser : « Rémunération fixe comprise entre 38 000 € et 42 000 € bruts annuels » . 2. Droit d’accès individuel des salariés Chaque salarié pourra demander : son niveau de rémunération, le salaire moyen par sexe pour des postes comparables. L’entreprise devra répondre dans un délai de 2 mois , sans représailles possibles. 3. Reporting obligatoire Les entreprises devront publier des rapports sur les écarts salariaux : ≥ 250 salariés : annuel dès 2027 150–249 salariés : tous les 3 ans dès 2027 100–149 salariés : tous les 3 ans dès 2031 Ces rapports incluront : écarts moyens, primes, promotions, augmentations. 📊 Encadré pratique : Exemple de données à retrouver dans le reporting % d’écart moyen hommes/femmes sur les salaires fixes % d’écart sur les primes annuelles % d’écart sur les promotions obtenues 4. Évaluation conjointe avec le CSE Si un écart > 5 % est constaté et non justifié, et si aucune correction n’est apportée dans les 6 mois, une évaluation conjointe devra être réalisée avec le CSE. Cette évaluation analysera : les classifications, les systèmes de rémunération, et proposera des mesures correctives. 5. Sanctions et contentieux La directive prévoit : inversion de la charge de la preuve, indemnisation intégrale du salarié, sanctions financières dissuasives (fixées par chaque État). Le rôle stratégique du CSE Accès à de nouvelles données Les CSE auront désormais accès à : des rapports salariaux enrichis, une BDESE (base de données économiques et sociales) plus complète, des négociations annuelles obligatoires (NAO) plus précises. Pouvoir d’alerte Le CSE pourra exiger une évaluation conjointe si un écart > 5 % persiste. En l'absence de transposition exacte ni de jurisprudence il faut garder en tête que ces fondements restent encore hypothétiques. Articulation avec l’Index ÉgaPro La directive ne remplace pas l’ Index ÉgaPro , mais le complète avec : des obligations de reporting, des mécanismes correctifs, un rôle renforcé du CSE. Impacts concrets Pour les employeurs Révision des grilles de salaires, Coûts d’audits RH, Risques juridiques et réputationnels. Pour les salariés Plus de transparence, Recours facilités, Progression de carrière plus équitable. Pour les CSE Nouvelles responsabilités, Besoin de compétences en analyse salariale, Rôle central dans les NAO. Comment se préparer ? (Checklist CSE) ✅ Étape 1 – Diagnostic Cartographier les métiers, Identifier les écarts salariaux, Cibler les zones de risque. ✅ Étape 2 – Révision RH Intégrer les fourchettes salariales dans les offres, Supprimer les clauses de confidentialité sur les salaires, Préparer des procédures de réponse aux demandes de salariés. ✅ Étape 3 – Implication du CSE Demander des simulations de reporting, Anticiper les écarts > 5 %, Intégrer ces sujets dans les NAO. Cas pratique : un CSE face à un écart injustifié Une entreprise de 400 salariés constate dans son reporting 2027 un écart de rémunération de 8 % entre les hommes et les femmes cadres commerciaux . L’employeur invoque une différence de performance, mais ne fournit pas de preuve. Le CSE exige une évaluation conjointe . Après analyse, il apparaît que les critères de promotion sont flous et défavorisent les femmes. 👉 Résultat : mise en place d’une grille de promotion claire et rétroactivité salariale pour les salariées lésées. En résumé qu'est-ce que cette directive implique pour les CSE ? La directive européenne sur la transparence salariale marque une véritable révolution culturelle dans les entreprises . Elle donne aux CSE un rôle décisif de vigie et de garant de l’égalité professionnelle. 👉 Conseil final : plus vous anticiperez en tant qu’élu CSE, mieux vous pourrez accompagner salariés et employeurs dans cette transition. La transparence salariale ne doit pas être vécue comme une contrainte, mais comme une opportunité : celle de renforcer la confiance, la justice et l’attractivité de l’entreprise.
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