Les infos qu’il ne fallait pas manquer….

Toutapprendre • 6 avril 2021

En mars, on a débattu l’espace d’une soirée pour savoir s’il fallait avancer ou reculer d’une heure ; on a dit qu’une seule journée pour le Droit des Femmes ce n’était pas assez ; on a annulé nos billets d’avion pour assister aux JO de Tokyo ; on a partagé sur les réseaux sociaux cette photo d’un petit bulldozer essayant de dégager l’immense cargo bloqué en plein milieu du canal de Suez ; on a regretté le départ en retraite du basketteur Joakim Noah ; on a été choqué par les images du carnaval de Marseille, on s’est attristé de la défaite des Bleus au Tournoi des Six nations ; on a été bousculé par la cérémonie des Césars… et il y a eu tellement d’autres occasions de rire, de s’émouvoir, de s’étonner. Voici un petit tour de ce que vous avez (peut-être) raté. 


Haut les cœurs ! Le célèbre nuancier Pantone a révélé les couleurs de 2021 :

le jaune illuminating et le gris ultimate, symboles de la force et de l’espoir (Notre Temps). Un peu d’optimisme donc en cette période qui en manque tant. Ce mois de mars a été également marqué le 8, par la Journée Internationale du Droit des Femmes ; l’occasion de faire la connaissance de quelques héroïnes. 


Des femmes, des destins

Des sportives d’abord avec l’interview de Sophia Popov, golfeuse de 28 ans qui a failli arrêter sa carrière pour devenir journaliste avant de remporter le British Open l’été dernier (Golf Magazine) ;

des pilotes de Formule 1 telles Beth Paretta et Jamie Chadwick auxquelles L’Équipe Magazine consacre quatre pages. Sans parler de l’équipe française de bobsleigh, Margot Boch 21 ans et Carla Sénéchal 24 ans, que leur préparateur physique surnomme l’une comme l’autre « couette-couette », car il est incapable de les distinguer. 

Sympa ! Le portrait de Katie Taylor, boxeuse de renom, s’étale sur trois doubles pages dans l’Equipe Magazine. Elle mérite au moins cela, la meilleure boxeuse 2020 consacrée par le magazine Ring. La fédération irlandaise de boxe lui avait interdit l’accès aux tournois amateurs du fait que c’était une femme. « J’organisais des tournois le samedi dans mon club » explique son père, également boxeur « je l’inscrivais sous le nom de K Taylor pour que personne ne comprenne que c’était une fille. Elle cachait ses cheveux sous son casque et elle montait sur le ring contre des gars. » 

On trouve également le témoignage de femmes qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant et que l’on découvre dans Pleine Vie. Peut-être pour ne pas se faire entendre dire qu’on n’est pas assez comme çi ou pas assez comme ça par sa progéniture.

Mon Quotidien a donné la parole à une dizaine de collégiens au sujet des défauts et des qualités de leurs parents. Sophia, 12 ans a d’ailleurs un message à faire passer à son papa « je n’aime pas qu’il joue sur son ordinateur ou son portable ». Pour transmettre des sentiments, il y a les dessins qui peuvent en dire long.

Sylvie Chermet-Carroy donne dans Parents, quelques clés pour décrypter les œuvres de nos bambins. Saviez-vous que le bleu représente la sensibilité, la réceptivité et le vert marque le désir de communication et d’échange ? L’échange il en est question dans le magazine Avantages qui liste quelques initiatives pour les femmes, comme la Cité Audacieuse qui regroupe des associations autour de la question de l’égalité hommes-femmes ou alors ces clubs d’entrepreneuses.

Entreprendre cela ne fait pas peur à Kathleen Martinez. Cette avocate dominicaine, devenue archéologue amateur, cherche depuis vingt ans le tombeau de Cléopâtre. Grâce à sa pugnacité, comme le raconte Paris Match, elle a entrepris des fouilles pendant deux mois et a mis à jour des salles vides jamais décelées.

Autre femme combattive, cette fois dans Elle à Table, Maïmouna Diabira, créatrice de l’association Cook Trotteur. Cette cheffe cuisine à partir d’invendus et met son talent aux services de femmes en situation de précarité ; une merveilleuse initiative comme d’autres. 


Des entrepreneurs de talent


The Good Life consacre ses 250 pages à ceux qui font briller la France. Rien que ça… Charles Cohen n’y est pas, mais y aurait bien évidemment toute sa place. À 24 ans, comme le rappelle 01 Net, il a créé l’application Bodyguard, capable de détecter les contenus haineux. Parmi ses utilisateurs le chanteur Bilal Hassani. La petite entreprise pourrait connaître un destin international puisqu’elle vient d’intégrer un accélérateur. Autre idée qui a le vent en poupe : le troc. L’Express parle de Floriane Addad qui a lancé Mytroc.fr en 2015 et qui aujourd’hui compte 240 000 inscrits. Une entrepreneuse qui a donc sauté le pas. Ce qui n’est pas toujours le cas. L’hebdomadaire explique qu’un Français sur 3, rêve de créer son entreprise et la moitié y renonce. L’ancien champion de ski, Antoine Dénériaz, lui s’est lancé dans l’aventure en fabriquant des skis responsables. On apprend dans Followed que les fibres de verre et de carbone utilisées viennent de la région lyonnaise par exemple. Mais cela a un prix. Il faut compter entre 2 000 et 4 000 euros la paire. Gabrielle Huère, quant à elle, est à la tête d’une structure qui vient aider les entreprises à créer un management de « l’aidance », car comme rappelle Pleine vie, il y 5 millions de Français qui sont aidants. 


De la terre à la lune

Pour ceux qui auraient besoin d’évasion, Paris Match fait un petit tour dans les îles à vendre en Bretagne… Il y en a pour toutes les bourses ou presque. Le premier prix est à deux millions, tout de même… Et comme le vélo a la cote, pourquoi ne pas faire un petit périple à l’instar de Norah et sa famille ? On les retrouve dans Mon Petit Quotidien. Ils ont parcouru 4 700 km de juillet à octobre en pédalant 40 km par jour. Rien que ça ! Ou alors direction l’Indre. Libération fait le portrait de ces citadins qui ont pris leurs cliques et leurs claques pour se mettre au vert. Le département du Centre-Val de Loire a enregistré l’arrivée de 88 nouvelles familles en 2020. À Madère, le petit village de Ponta do Sol accueille à bras ouverts les télétravailleurs (M Le Magazine du Monde) comme les îles des Canaries (Libé) privées de leurs mannes touristiques. Là-bas, bars, restaurants et salles de sport sont ouverts.

Et puis il y a les très isolés 244 habitants qui peuplent l’île de Tristan Da Chunha au large de l’Afrique du Sud dont parle le Journal Du Dimanche. Une île très difficile d’accès. Il n’y a que quatre navires qui effectuent neuf allers-retours par an et la traversée dure une semaine. Thomas Pesquet n’aura besoin que de deux jours lui, pour rejoindre la station spatiale internationale en avril prochain. L’astronaute français a confié à Mon Quotidien que ses petits plats seront concoctés par Thierry Marx. Un chef étoilé au plus près des étoiles donc… 


Ça fait un effet bœuf 

Ce végétarien convaincu pourrait peut-être craquer pour le hamburger végétal. 

Dans l’Express, Guillaume Dubois, fondateur des Nouveaux Fermiers,  explique : " quand vous prenez une bouchée de steak haché, il vous faut trois ou quatre coups de crocs avant de l’avaler, le substitut végétal doit donc posséder la même caractéristique. Un coup de croc en moins et l’aliment semble manquer de consistance ". 

En attendant, c’est avec de la viande qu’est cuisiné le pâté de Pâques berrichon, dont vous trouverez la recette dans Cuisine et Vins de France tout comme celle du dessert russe, la Paska. Des mets fins et savoureux bien loin de ceux ingurgités par les concurrents des concours de gavage dont parle l’Équipe Magazine. On en compte une centaine aux États-Unis. 


Haute culture 

États-Unis toujours, où il y a de plus en plus de fans de rap français.

Cocorico ! D’après Society, des youtubeurs américains rencontrent un franc succès avec leurs vidéos dans lesquelles on les voit regarder des clips notamment celui de «  Bande Organisée » par 13’Organisé.

Nos cousins américains apprécient également nos auteurs. Closer revient sur l’histoire de Carole et Antoine Fruchard un frère et une sœur qui ont écrit un polar «    les Carnets Rouges    » édité sur Amazon. Le mari français de l’actrice Robin Wright en a eu vent, et voilà que sa célèbre épouse veut l’adapter en série. Bravo ! Succès aussi pour Peter May, un américain naturalisé français. Son livre « quarantaine », qui parle d’une pandémie se vend comme des petits pains. Et dire qu’il y a 15 ans, au moment où il l’a écrit, des éditeurs l’avait refusé au prétexte que le scénario était invraisemblable. Un virus ? Un couvre-feu ? Non mais, n’importe quoi !

Autre livre d’anticipation, celui de de deux anciens militaires James Stavridis et Elliot Ackerman. Ils signent « 2034  : le récit de la prochaine guerre mondiale », dans lequel ils imaginent des conflits avec la Chine (L’Express).

En ce temps de confinement, la culture veut se rendre accessible à tout. 01 Net dresse la liste des expos, concerts, musées que l’on peut voir depuis notre canapé. On peut ainsi déambuler dans les grottes de Lascaux et même dans le tombeau de Ramsès VI en Égypte. Pas besoin non plus de se déplacer pour aller voir la tapisserie de Bayeux, longue de 68,4 mètres, accessible en ligne.

Le Monde raconte que huit inspectrices ont passé une bonne année à scruter le chef d’œuvre médiéval et ont trouvé pas moins de 24 000 tâches, 16 445 plis et 9 646 « manques ». Il faut donc trouver des sous et vite pour restaurer cette immense tapisserie qui relate la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume, Duc de Normandie.

Des sous il en faudrait aussi pour acheter un autographes  manuscrit  des « 120 journées de Sodome  » du marquis de Sade estimé 4,5 millions d’euros. Le Ministère de la Culture a lancé un appel à mécénat d’entreprise pour l’acquérir. (M le Monde) On est bien loin du prix de vente de l’œuvre humaine de l’artiste Wilm Delvoye.

Il avait « vendu » 150 000 € en 2006 un homme, Tom Steiner, tatoué dans le dos. Une histoire racontée dans le film de Kaouther Ben Hania, "L’homme qui a vendu sa peau", en compétition aux Oscars, dont la cérémonie se déroulera le 26 avril prochain (M le Monde).

Et on apprend dans 20 minutes que les candidats de The Voice permettent de faire découvrir ou redécouvrir des chansons un peu oubliées. Après que Zélie, 18 ans, a interprété "Mr/Mme" de Loïc Nottet, l’écoute de ce titre a fait +135 % sur Deezer.  


Des sportifs en tout genre

Vélo Magazine donne la parole à David Van der Poel, qui révèle avoir joué au foot jusqu’à ses 18 ans et il a même été sélectionné dans l’Équipe nationale des Pays-Bas. Finalement ce sera la petite Reine. Dans Fairways, le président de la Fédération française de Golf, Pascal Grizot se réjouit des excellentes finances de la fédération.

Tandis qu’on apprend dans l’Équipe que celles de la Fédération française des sports de glace sont dans le rouge. Le magazine fait le portrait de Nathalie Pechalat, nommée présidente en mars 2020, qui tente tant bien que mal de redresser la barre et qui est décrite comme une femme forte par ses défenseurs. Autre personnage fort que l’on retrouve dans l’hebdomadaire sportif : Diégo Garijo ancien pro de MMA reconverti en boxeur à main nu qui devient Lolo Drag Queen. Le portrait d’un homme navigant entre deux mondes diamétralement opposés. 


À chacun son truc

La presse regorge de bons conseils...

ELLE nous explique comment mieux dormir, comme s’occuper de son corps, gagner en énergie. Parents donne des astuces pour faire manger les enfants. Par exemple : pour les légumes, mettez de la couleur. PEP’S donne des trucs pour ranger et, désencombrer. Après le ménage, les méninges. On y apprend comment stimuler la mémoire et se lancer dans le tricot. D’ailleurs, c’est une activité extrêmement bonne pour notre cerveau. Sans oublier que c’est à la mode, comme la couture d’ailleurs. Dans le Monde, on lit que le site Ma Petite Mercerie connait un vrai boum avec 900 000 visites par mois et que les ventes de machines à coudre ont augmenté de 40 % depuis avril 2020. Alors, pourquoi ne pas faire ses vêtements soi-même. Difficile tout de même de confectionner un jogging aux couleurs douces. C’est la nouvelle tendance induite par le confinement comme l’explique Cosmopolitan


L’habit fait la vie de moine 

On voit également émerger le kimono, ou encore la nuisette et les Crocs. Autre changement fashion, c’est ELLE qui nous l’assure : les jeans skinny, c’est fini. Toujours dans la série look, le photographe Jérôme Bonnet s’expose dans les Inrocks. Ce photographe a immortalisé des anonymes dans leurs tenues de soirée. Une série baptisée « Nowhere to go », nul part où aller. Donc on n’a plus besoin de s’habiller ni de se maquiller. À quoi servirait un rouge à lèvres sous un masque ? Historia lui consacre tout même un dossier. Saviez-vous que les Égyptiennes au XIVe siècle avant notre ère se nacraient les lèvres avec des écailles de poisson ? Autre mode qui se répand pour cause de confinement, mais cette fois-ci en Pologne, c’est le morsing, se baigner dans de l’eau gelée (M le Monde). 


Tous très bêtes 

En ces temps de crise mondiale et de pandémie, tout est possible même voir un cheval en visite dans un ehpad à Angoulême. L’équithérapie, c’est de cela dont il s’agit, lit-on dans Libération, stimule les résidents d’un point de vue moteur et cognitif. Et si les chevaux nous offrent un certain bien-être, la réciproque est vraie. 

Dans Cheval Magazine, un reportage est consacré à l’école qui forme pendant un an les masseurs équins. Et pour ceux et celles qui aimeraient adopter un nouvel animal de compagnie, Marianne passe en revue les « plus » et les « moins » de plusieurs bestioles notamment le chien, mais aussi le cafard. Oui, oui, le cafard ! « Il peut être source de revenus (il se vend pour nourrir des reptiles. Séché, il soigne mille maux selon la médecine chinoise traditionnelle ». Même l’humain est ici présenté comme un compagnon : « pour la beauté de sa peau et de son poil, et la douceur de son caractère, on privilégiera les produits frais du marché ». Décidément, on peut tout se permettre en cette époque bouleversée. 


Ça part dans tous les sciences

Comment imaginer l’avion de demain. Il sera électrique. De nombreux chercheurs se penchent sur la question (Followed) ou alors pourquoi pas refroidir la Terre en détournant les rayons du soleil. C’est l'un des projets financés par Bill Gates. À partir d’un ballon monté dans la stratosphère, on envisage de lancer du carbonate de calcium dont certaines particules réfléchissent les rayons (Paris Match) Que d’imagination !


Pourtant, on en est assez dépourvu. C’est ce qu’avance John Eastwood, psychologue de l’ennui dans ELLE. « Nous sommes de plus en plus intelligents, mais de moins en moins créatifs », constate-t-il, avant d’expliquer « Chaque émotion a une fonction et l’ennui nous protège de la stagnation » ? Sinon on s’endort. 

D’ailleurs notre sommeil a changé. Depuis deux siècles, on prône pour dormir d’une traite alors qu’un historien américain, Roger Ekirch assure que pendant longtemps en Europe, la nuit était scindée en deux, et qu’il était courant de se réveiller vers minuit pour « fumer une cigarette ou aller parler à un voisin » (Libération).  

Et si 2021 c’est l’année du jaune et du gris, c’est aussi l’année de cette fameuse excuse « je ne peux pas, il y a covid ». Comme on peut le lire dans Le Monde : « Pour éviter de faire la bise, échapper à un déjeuner barbant ou à une invitation dont on se serait bien passé, il y a désormais l’excuse parfaite : la pandémie, ses restrictions et ses gestes barrières ».

Toussez, vous êtes excusé ! 


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10 décembre 2025
Depuis le 24 octobre 2025, une règle centrale du fonctionnement des CSE a disparu : la limitation à trois mandats successifs . Cette modification n’est pas issue d’un texte consacré au dialogue social, mais d’une loi dont la vocation première est tout autre : la loi n°2025-989, appelée « loi Seniors » . Son objectif principal porte sur l’emploi des plus de 55 ans, mais le législateur y a intégré, presque discrètement, une mesure qui transforme la structure même de la représentation du personnel.
8 décembre 2025
Le rôle d’un comité social et économique (CSE) ne se limite pas à l’organisation d’activités sociales et culturelles. Les élus doivent aussi gérer des budgets, analyser des documents financiers et participer aux grandes orientations de l’entreprise. Face à ces responsabilités, l’accompagnement d’un expert-comptable devient souvent indispensable. Bien plus qu’un technicien des chiffres, il est un véritable partenaire stratégique qui aide les élus à exercer pleinement leur mandat.
3 décembre 2025
L’égalité salariale entre les femmes et les hommes n’est pas une nouveauté. En France, le principe « à travail égal, salaire égal » existe depuis 1972. Pourtant, malgré plus de cinquante ans de législation, les écarts de rémunération persistent. Selon Eurostat, l’écart moyen de salaire horaire entre les femmes et les hommes atteignait encore 12,7 % dans l’Union européenne en 2021 , et 15,8 % en France . Ces chiffres traduisent une stagnation préoccupante. Pour y remédier, l’Union européenne a adopté le 10 mai 2023 la directive (UE) 2023/970 relative à la transparence salariale. Ce texte impose de nouvelles obligations aux entreprises et renforce les droits des salariés ainsi que le rôle stratégique des CSE . 👉 Pour les élus, cette directive représente un nouvel outil puissant de négociation et de contrôle . Comprendre la directive européenne sur la transparence salariale Historique et adoption Depuis 1957, l’égalité de rémunération est inscrite dans les traités européens. Mais les écarts persistent. Une première recommandation en 2014 n’ayant pas suffi, la Commission a proposé une directive en 2021. Après deux ans de négociations, le texte a été adopté le 10 mai 2023 et publié le 17 mai 2023. Objectifs principaux Garantir l’égalité salariale pour un travail de valeur égale. Renforcer la transparence dès le recrutement. Faciliter les recours pour les salariés victimes d’écarts. Donner aux CSE de véritables leviers d’analyse et d’action. Calendrier et échéances clés Mai 2023 : adoption de la directive. 7 juin 2026 : date limite de transposition en droit français. 2027 : premières obligations pour les entreprises ≥ 250 salariés. 2031 : obligations étendues aux entreprises de 100 à 149 salariés. 📌 À retenir : les PME de moins de 100 salariés ne sont pas concernées par le reporting, mais restent soumises au principe « à travail égal, salaire égal » . Définitions essentielles à connaître Travail de même valeur : évalué selon les compétences, efforts, responsabilités et conditions de travail. Rémunération : salaire fixe, primes, bonus, avantages en nature, heures supplémentaires, contributions sociales. Charge de la preuve : en cas de litige, c’est désormais à l’employeur de prouver qu’il n’y a pas de discrimination. Les nouvelles obligations des employeurs 1. Transparence dès le recrutement Les offres d’emploi devront indiquer le salaire ou une fourchette claire. Interdiction de demander l’historique salarial d’un candidat. Les critères d’évolution devront être communiqués dès l’embauche. 💡 Exemple concret : un employeur ne pourra plus écrire « salaire à négocier selon profil » . Il devra préciser : « Rémunération fixe comprise entre 38 000 € et 42 000 € bruts annuels » . 2. Droit d’accès individuel des salariés Chaque salarié pourra demander : son niveau de rémunération, le salaire moyen par sexe pour des postes comparables. L’entreprise devra répondre dans un délai de 2 mois , sans représailles possibles. 3. Reporting obligatoire Les entreprises devront publier des rapports sur les écarts salariaux : ≥ 250 salariés : annuel dès 2027 150–249 salariés : tous les 3 ans dès 2027 100–149 salariés : tous les 3 ans dès 2031 Ces rapports incluront : écarts moyens, primes, promotions, augmentations. 📊 Encadré pratique : Exemple de données à retrouver dans le reporting % d’écart moyen hommes/femmes sur les salaires fixes % d’écart sur les primes annuelles % d’écart sur les promotions obtenues 4. Évaluation conjointe avec le CSE Si un écart > 5 % est constaté et non justifié, et si aucune correction n’est apportée dans les 6 mois, une évaluation conjointe devra être réalisée avec le CSE. Cette évaluation analysera : les classifications, les systèmes de rémunération, et proposera des mesures correctives. 5. Sanctions et contentieux La directive prévoit : inversion de la charge de la preuve, indemnisation intégrale du salarié, sanctions financières dissuasives (fixées par chaque État). Le rôle stratégique du CSE Accès à de nouvelles données Les CSE auront désormais accès à : des rapports salariaux enrichis, une BDESE (base de données économiques et sociales) plus complète, des négociations annuelles obligatoires (NAO) plus précises. Pouvoir d’alerte Le CSE pourra exiger une évaluation conjointe si un écart > 5 % persiste. En l'absence de transposition exacte ni de jurisprudence il faut garder en tête que ces fondements restent encore hypothétiques. Articulation avec l’Index ÉgaPro La directive ne remplace pas l’ Index ÉgaPro , mais le complète avec : des obligations de reporting, des mécanismes correctifs, un rôle renforcé du CSE. Impacts concrets Pour les employeurs Révision des grilles de salaires, Coûts d’audits RH, Risques juridiques et réputationnels. Pour les salariés Plus de transparence, Recours facilités, Progression de carrière plus équitable. Pour les CSE Nouvelles responsabilités, Besoin de compétences en analyse salariale, Rôle central dans les NAO. Comment se préparer ? (Checklist CSE) ✅ Étape 1 – Diagnostic Cartographier les métiers, Identifier les écarts salariaux, Cibler les zones de risque. ✅ Étape 2 – Révision RH Intégrer les fourchettes salariales dans les offres, Supprimer les clauses de confidentialité sur les salaires, Préparer des procédures de réponse aux demandes de salariés. ✅ Étape 3 – Implication du CSE Demander des simulations de reporting, Anticiper les écarts > 5 %, Intégrer ces sujets dans les NAO. Cas pratique : un CSE face à un écart injustifié Une entreprise de 400 salariés constate dans son reporting 2027 un écart de rémunération de 8 % entre les hommes et les femmes cadres commerciaux . L’employeur invoque une différence de performance, mais ne fournit pas de preuve. Le CSE exige une évaluation conjointe . Après analyse, il apparaît que les critères de promotion sont flous et défavorisent les femmes. 👉 Résultat : mise en place d’une grille de promotion claire et rétroactivité salariale pour les salariées lésées. En résumé qu'est-ce que cette directive implique pour les CSE ? La directive européenne sur la transparence salariale marque une véritable révolution culturelle dans les entreprises . Elle donne aux CSE un rôle décisif de vigie et de garant de l’égalité professionnelle. 👉 Conseil final : plus vous anticiperez en tant qu’élu CSE, mieux vous pourrez accompagner salariés et employeurs dans cette transition. La transparence salariale ne doit pas être vécue comme une contrainte, mais comme une opportunité : celle de renforcer la confiance, la justice et l’attractivité de l’entreprise.
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